samedi 3 novembre 2012

La classe!

Cette semaine, nous nous sommes réunis avec les ouvriers qui travailleront à la construction de trois salles de classe pour l'école San Vicente de Paul, située dans un quartier périphérique de la ville de Santa Fe.

Grâce à un généreux donateur suisse, et avec les mêmes principes que nous appliquons pour la rénovation de la maison de quartier à San Agustín (voir nos autres posts), nous allons pouvoir construire trois salles de classe supplémentaires dans cette école secondaire (lycée-collège) qui compte actuellement 110 élèves mais seulement deux salles de classe. Les cours se donnent donc dans la cuisine, dans les couloirs, sur la pelouse (quand il fait beau). De plus, les deux salles de classe sont sur-utilisées étant donné que deux cours se donnent simultanément dans la même salle. Imaginez ce que cela donne quand d'un côté de la salle, il y a un cours de maths pour les 1ères année pendant que les 4èmes essaient de suivre leur cours d'histoire...


Ce beau projet commencera mardi 6 novembre! Il est la preuve d'une belle articulation entre de nombreux acteurs:

- Nous (Pablo, Aline, Ignacio - l'architecte, Guillermo et Guillermina - les travailleurs sociaux) qui fournissons le matériel et coordonnons le chantier.
- L'association civile Eva Duarte qui fournit deux jeunes apprentis maçons
- La municipalité de Santa Fe qui fournit deux maçons et un manoeuvre
- L'école comme lieu d'expérience et qui fournit un manoeuvre de plus...







Redinfa

Nous continuons notre travail avec les femmes du quartier Las Lomas, qui se sont engagées à accompagner les femmes enceintes de leur communauté. Avec Antonela et Alejandra, nous nous rendons chaque quinze jours à Las Lomas afin de former et d'accompagner ce groupe de femmes extraordinaires!

Je vous partage ci-dessous quelques photos de nos dernières rencontres durant lesquelles nous avons abordés les thèmes: conception, nutrition pendant la grossesse, 1er trimestre de grossesse et importance de la visite à domicile pour les femmes enceintes du quartier.






Encore des visites suisses!

Nous avons eu la visite de Camille Carron, de la Fondation Juan Diego, ainsi que de Colette Sierro (profe à la HES-Valais filière Travail social), de son mari Georges et de leur amie Christiane.

A nouveau, ce fut l'occasion de partager un asado et de faire découvrir notre réalité...


Réglementation ou abolition?

Les 30 et 31 octobre, a eu lieu à Santa Fe le 1er congrès national de la Red Infancia Robada, un réseau d'organisations sociales qui luttent contre les abus sexuels infantiles, la traite des personnes et l'exploitation sexuelle des femmes et des enfants.

Il s'agit d'un problème inquiétant, et pas seulement en Argentine! Cette forme moderne d'esclavage est naturalisée dans de nombreux pays (comme la Suisse) qui préfèrent réglementer la pratique de la prostitution plutôt que de tenter un changement social en remettant en question cette pratique qui soit disant est "le plus vieux métier du monde"!

Durant ces deux journées, des ex-prostituées nous ont assuré que la prostitution n'est pas un travail et qu'il ne faut en aucun cas le considérer ainsi! Elles nous ont parler des méthodes de recrutement, d e l'intimidation et de l'aliénation subie: tant d'humiliations qui amènent à faire dire à certaines femmes qu'elles choisissent librement ce "métier".

L'abolitionnisme consiste à ne plus différencier des femmes qui seraient des victimes innocentes (les enfants et adolescentes, les femmes victimes des réseaux de traite), de celles qui seraient des victimes coupables (les femmes qui choisissent soit disant librement le métier).
Il faut rappeler que le choix libre n'existe que si toutes les opportunités possibles existent! Et ce n'est certainement pas le cas des femmes qui sont prostituées! Celles-ci ont  des histoires de vie difficiles, sont nées au bas de l'échelle sociale ou ont subis de nombreuses violences au cours de leur vie. Le libre choix est dès lors bien sûr biaisé par toute une série de facteurs...
L'abolitionnisme rappelle aussi que sans "prostituant" (tel est le nom - plus adapté - donné aux clients), il n'y a pas de prostitution et donc pas de traite de personne (90% des cas de traite de personnes touche les femmes et les filles dans un but de prostitution).

C'est mon coup de gueule de la semaine et j'espère vous faire réfléchir et dé-naturaliser un fait social présent dans le monde entier!


Les travaux continuent

Dans la quartier San Agustín, la rénovation de la maison de quartier et de la chapelle continue!
Pablo se rend tous les matins sur le chantier et accompagne les ouvriers qui travaillent tranquillement et solidairement à la réalisation de ce petit "plus" pour leur quartier.
Le toit a été posé et les murs sont presque terminés!
Les enfants et les adultes pourront bientôt profiter de ce nouvel espace!