vendredi 31 mai 2013

Les couleurs de l'espoir


Hier et aujourd’hui, nous avons commencé à peindre l’école San Vicente de Paul. Du jaune, du orange, du bleu ! Des couleurs qui reflètent l’espoir que nous mettons en cette jeunesse du quartier Monseñor Zaspe, en ces jeunes de la périphérie qui ne sont pas nés avec les mêmes opportunités que les autres, qui ont déjà traversé des épreuves difficiles, mais qui ont toute la vie devant eux pour changer le cours des choses. Des couleurs vives et vivantes quand trop souvent le quartier représente la mort et la désespérance.




C’est l’aboutissement de notre projet de construction de salles de classe dans le quartier et il était important pour nous que les élèves eux-mêmes revêtissent leur école de ces couleurs. Nous avons donc organisé deux journées de travail durant lesquelles les étudiants de 4ème et 5ème année ont collaboré avec enthousiasme aux travaux. Le résultat est convainquant : la journée s’est déroulée dans une ambiance amicale, les étudiants ont pu expérimenter la fierté d’avoir contribué à l’amélioration de leur établissement, l’école fade et quelque peu délabrée s’est teintée de vie, de joie et d’espérance !

Les femmes à l’ouvrage


Depuis quelques temps déjà, nous accompagnions un petit groupe de femmes dans le quartier Villa Hipodromo. Ensemble, nous avions l’envie de créer un espace spécial dans lequel les femmes pourraient se sentir bien, être écoutées et soutenues par d’autres femmes, tout en s’ouvrant à de nouveaux horizons et mener un processus d’apprentissage. Cela est devenu réalité avec le début de l’atelier de couture ! Rosita, Daniela, Paula, Carolina et d’autres qui bientôt se joindrons à nous, assistent hebdomadairement à l’atelier de couture animé par Cristina, une femme pleine de ressources à la fois techniques et humaines. C’est ainsi qu’avec un reste de tissu que beaucoup sont tenté de jeter, nous apprenons comment faire des fleurs, des trousses de toilettes, des habits pour bébé. C’est ainsi qu’au travers des discussions et des échanges, les femmes rencontrent un espace où se confier, un espace à elles où elles peuvent grandir humainement et spirituellement.




mardi 14 mai 2013

Anita

Je vous présente Ana. Mais elle semble si jeune et fragile que nous l'avons baptisée Anita. Voilà deux ans que je la connais. La première fois que j'ai vu ce petit bout de femme, elle venait de fêter ses 16 ans et d'avoir son premier enfant. Deux ans plus tard, sur le point de fêter ses 18 ans, elle porte dans ses bras sa deuxième fille, Mía Jazmín.


Des histoires comme celle d'Ana, il y en des centaines dans les quartiers périphériques de la ville... Elles me laissent pensive ces filles-mères qui doivent assumer à la fois leur maternité et leurs désirs d'adolescentes. Dans le meilleur des cas, il y a de l'amour et des liens sociaux pour soutenir les jeunes mamans. Dans d'autres cas, c'est la dérive, le rejet, l'impossibilité de vivre sereinement la maternité et de tisser des liens avec l'enfant.
Avec d'autres volontaires, nous essayons d'accompagner les futures et les jeunes mamans: pour que, malgré tous les obstacles et les difficultés, elles trouvent dans leur entourage un soutien, un appui, une amie, une conseillère...  Nous continuons donc à travailler dans le quartier La Loma où nous formons des leaders qui s'engagent à accompagner les femmes enceintes au sein de leur communauté. A Villa Hippodromo aussi, un groupe de femmes est sur le point de se constituer. Il s'agit de créer un espace permettant de créer des liens et de s'entraider dans tous les aspects de la vie.
C'est ainsi que, petit à petit, nous oeuvrons en faveur de la Vie, de la Vie en abondance! Et Anita aussi oeuvre pour la Vie, chaque fois qu'elle regarde sa petite Mía avec amour...

mercredi 8 mai 2013

De la nouveauté derrière les barreaux

Depuis le temps que nous traînons dans les couloirs et les pavillons des prisons de Santa Fe, nous nous sommes rendus compte que, en plus des mauvaises conditions de détention, des mauvaises relations entre gardiens et détenus et des problèmes de cohabitation entre prisonniers, l'inactivité générale aggrave la situation, favorisant la passivité et l'ennui des personnes privées de liberté.

Bien que le service pénitencier offre la possibilité de travailler ou de récupérer un cursus scolaire, peu de prisonniers ont réellement accès à ces activités trop souvent utilisées comme moyens de chantage dans un système de punition - récompense dépendant du comportement des détenus. Pour y remédier, avec une assistante sociale de la prison et des volontaires de la Pastorale, nous avons formulé un projet dont le but est de favoriser le développement personnel et social des détenus. Autrement dit, de faire en sorte que le temps passé à l'intérieur de la prison ne soit pas un temps perdu. Il s'agit au contraire de créer avec les prisonniers des espaces qui leur permettent de s'exprimer, de réfléchir, de travailler sur l'estime de soi et de produire quelque chose dont ils pourront être fiers.

Nous proposons donc différents ateliers pour les détenus de deux pavillons de la prison de Las Flores, de façon à ce qu'ils puissent assister tous les jours à une activité différente. Les lundis, Floriane et Blanca offrent un atelier de théâtre. Les mardis, Eduardo, Lidia et Pablo animent un cycle de cinéma - réflexion. Les mercredis, les prisonniers reçoivent la visite hebdomadaire de la Pastorale durant laquelle ils partagent l'Evangile ou d'autres réflexions. Les jeudis, Chloé et Pablo ont mis en place un atelier d'expression artistique.

Ce projet est intéressant car il répond à une demande émise par les prisonniers et appuyée par l'assistante sociale de la prison. Il témoigne aussi des différentes manières et méthodologies existantes pour faire ce que la Pastorale a toujours fait : reconnaître la dignité de l'être humain et aller à la rencontre du plus pauvre car "j'étais prisonnier et vous m'avez visité." (Mt. 25, 36)